Jésus-Christ a-t-il réellement existé ?

Le christianisme repose sur l’existence historique de Jésus-Christ. Si Jésus-Christ n’a  jamais existé, alors le christianisme n’est rien de moins qu’un conte pour enfant avec de belles pensées religieuses.Aujourd’hui, la grand majorité des historiens admettent l’existence historique de Jésus. Cette affirmation repose sur des témoignages d’auteurs non-chrétiens et d’auteurs chrétiens. Nous montrerons que les témoignages bibliques sont les plus fiables et les plus complets pour connaître le Jésus historique.

I – Témoignages non-chrétiens

Il existe des témoignages païens latins et juifs. Ces témoignages permettent sans l’ombre d’un doute d’établir l’existence historique de Jésus-Christ.

a. Passage en revue des témoignages des auteurs païens

i. Citation de Pline le Jeune : « Ils (les chrétiens) s’assemblent un jour marqué avant le lever du soleil et ils chantent ensemble un hymne au Christ comme à un dieu. » [1. Lettres et Panégyrique de Trajan : X/96/5-7]

ii. Citation de Tacite : il raconte comment Néron essaya de rendre coupable un nouveau groupe religieux de l’incendie qui avait détruit ¾ de la ville de Rome en 64 : « Pour dissiper cette rumeur (que Néron était responsable de l’incendie), Néron substitua les accusés et frappa de peines les plus raffinés, ces gens odieux en raison de leur infamie, que le vulgaire appelait chrétiens. L’auteur de ce nom, Christ, sous la domination de Tibère, avait été mis à mort sous les procurateur Ponce Pilate, et cette détestable superstition, qui avait été étouffée sur le moment, éclatait à nouveau, non seulement à travers la Judée point de départ de ce fléau, mais à travers Rome, où affluent et se propagent de tous côtés les abominations et les ignominies. » [2. Annales, 15.44]

Il confirme notamment plusieurs points importants du récit de Luc et des Actes :

– Le ministère public de Jésus eut lieu au temps de l’empereur Tibère (Luc 3.1)

– Ponce Pilate fut gouverneur quand Jésus trouva la mort (Actes 3.13, 13.28)

– Jésus fut condamné comme criminel (Luc 23.2)

– Ce mouvement se répandit de Jérusalem jusqu’à Rome (Actes 1.4 et 28.14)

iii. Citation de Suétone qui écrit durant la vie de l’empereur Claude. Vers 49, il écrit : « Comme les juifs provoquaient constamment des troubles à l’instigation de Chrestus, [l’empereur] les chassa de Rome. » [3. Vie de Claude, XXV.11] Il confirme qu’il y avait une communauté chrétienne à Rome vers 50. Et, il parle d’un certain Chrestus qui vient de Christos, qui signifie « Oint » c’est-à-dire Roi, qui est le titre messianique de Jésus.

Par ailleurs, on peut remarquer que ces auteurs sont très hostiles au Christianisme : « cette détestable superstition » dit Tacite … Les auteurs latins n’avait aucune sympathie pour les chrétiens, le rapport est donc authentique. Souvent, la question suivante est soulevée : pourquoi nous n’avons pas plus de « preuves » de l’existence de Jésus-Christ « s’il est si exceptionnel » comme le décrivent les Evangiles ? Il ne faut jamais oublié qu’on lit l’histoire avec une paire de lunettes. On s’imagine que le christianisme a toujours été celui qu’on connaît avec ses milliers d’églises à travers le monde et la renommée de celui qui en est l’origine : Jésus-Christ. Seulement, on oublie qu’à ses débuts le christianisme est considéré comme une simple école juive (une secte dérivée du judaïsme) entre autres. C’est pour cela que l’on en parle si peu dans les sphères latines. Mais notons qu’aucun de ces auteurs n’écrit que Jésus n’a jamais existé.

b. Témoignage des auteurs juifs

i. Il existe de nombreuses citation dans le Talmud qui est une compilation de textes rabbiniques sur la loi, l’éthique, relatifs aux coutumes et à l’histoire : les citations sont bien entendu très hostiles envers Jésus, car les juif ont rejeté la messianité que Jésus revendiquait clairement durant son ministère (Jean 17.3).

ii. Citation de Josèphe : « En ce temps-là est apparu Jésus, un homme sage, si on peut l’appeler un homme. Il faisait des actions surprenantes et enseignait aux gens qui recevaient la vérité avec plaisir. Il avait des disciples parmi les Juifs et parmi les Grecs. Il était le Messie. Et quand Pilate, à cause d’une accusation des juifs, l’a condamné à la croix, ceux qui l’ont aimé auparavant n’ont pas cessé de le faire. Il leur est apparu au troisième jour, de nouveau vivant, comme les divins prophètes, qui racontent des choses merveilleuses à son sujet, l’avaient dit. Et jusqu’à ce jour, la tribu de Chrétiens, nommé à partir de lui, n’est pas morte. » [4. Antiquités juives, XVIII, 63-64].

Cette citation a fait couler beaucoup d’encre et il serait fastidieux de développer les différentes argumentations ici. Cependant, il est généralement admis qu’elle contiendrait des interpolations (c’est-à-dire des ajouts qui ne sont pas de l’auteur mais d’un scribe postérieur). Par exemple, “Il était le Messie” semble être une confession de foi des premiers chrétiens. Ce qui est très lourd de signification et qui ne semble pas être l’oeuvre de la plume du juif-romain Flavius Josèphe.

Néanmoins, dans un autre extrait, Flavius Josèphe parle de Jésus appelé le Christ et de son frère Jacques (Actes 2.36 et Galates 1.19). Ce passage des Antiquités Juives relate la transition en 62 entre deux gouverneurs romains (Festus remplacé par Albinus) et la destitution du grand prêtre Hanne, le beau-père de Caïphe (Jean 18.13) remplacé par son fils portant le même nom. C’est dans ce contexte qu’eut lieu le procès et la lapidation de Jacques, frère de Jésus appelé le Christ : « (…) Hanne le jeune qui avait reçu le souverain pontificat, était de tempérament impétueux et suprêmement audacieux ; il appartenait au parti des sadducéens qui dans leurs jugements sont très durs parmi tous les juifs, comme nous l’avons déjà montré. Avec un tel [caractère], Hanne estima que le moment était venu, du fait que Festus était mort et qu’Albinus était encore en voyage. Il convoqua les juges du Sanhédrin et traduisit devant eux le frère de Jésus appelé le Christ – son nom était Jacques – en même temps que d’autres. Il les accusa d’avoir transgressé la Loi et les livra pour qu’ils soient décapités » [5. Antiquités juives, XX, 197-203]… J’attire l’attention du lecteur sur le fait que Flavius parle de Jacques, le frère de Jésus appelé le Christ, sans donner d’autres détails sur l’identité de Jésus. Pourquoi présenter une nouvelle fois quelqu’un que le lecteur connaît déjà ? Parce que Flavius a déjà présenté Jésus appelé le Christ auparavant (Antiquités juives, XVIII, 63-64), qu’il n’a pas besoin de donner d’autres détails. Son lecteur sait immédiatement de qui il est fait référence. D’où, malgré l’existence probable d’interpolations dans la première citation, Flavius Josèphe atteste bien l’existence historique de la personne de Jésus.

Tous ces écrits non-chrétiens amènent à une conclusion qui s’impose à chacun. Historiquement, il y a bien eu un homme nommé Jésus qui a vécu en Palestine au 1e siècle et qui fut condamné comme criminel. S’agit-il de tout ce que l’on peut connaître au sujet de Jésus ? La réponse est non. Il existe des rapports émanant de personnes proches qui ont connu Jésus-Christ appelé les évangiles que nous devons étudier à présent.

II- Notre source principale : les évangiles


Les évangiles (du grec ευαγγελιον, « bonne nouvelle ») sont des écrits qui relatent la vie et les enseignements de Jésus de Nazareth. Pourquoi ces écrits sont-ils pertinents ? A plusieurs endroits, il est mentionné que les évangiles sont écrits par des témoins oculaires des évènements qui se sont déroulés en Palestine au début du 1er siècle (Luc 1:1-4; Galates 1; 2 Pierre 1:16). Les auteurs des évangiles témoignent de ce qu’ils ont vu, entendu et touché (1 Jean 1.1-3a). On peut aussi lire plus loin que la condition sine qua none pour être un apôtre est d’avoir été un témoin oculaire (Actes 1:21-22; Hébreux 2:3) (L’apôtre est celui qui a autorité dans l’église, c’est sur son enseignement que l’église est bâti (Ephésiens 2.2)). Enfin, il y a des preuves de témoignages indirects de témoins oculaires dans les Evangiles. Par exemple, si un nombre de pronoms dans Marc (cf. 1.21, 29) changent de la troisième personne du pluriel « ils » à la seconde personne du pluriel « nous », ils peuvent être facilement expliqués par des réminiscences de Pierre, qui a donné à Marc l’ensemble du matériel pour l’écriture de son évangile : l’Evangile de Marc.

Il est possible de montrer que les évangiles ont pu être écrit moins de trente ans après la mort de Jésus-Christ. L’évangile de Luc est cité par exemple dans une lettre de Paul daté des années 65 (1 Tim 5.17-18), par conséquent Luc a pu écrire son évangile en 62, soit seulement 30 après la mort de Jésus. Par analogie, c’est comme si un auteur écrivait aujourd’hui sur un événement de 1978 (mort de Claude François, naufrage de l’Amoco Cadiz, début du pontificat de Jean-Paul 2). Ce n’est pas très loin dans les mémoires. Ce n’est pas un intervalle de temps suffisamment élevé pour parler de mythe ou d’une tradition orale à propos de tels sujets. Enfin, si un rapport était rédigé sur les évènements de 1978, plusieurs personnes pourraient témoigner si des erreurs ou des exagérations se seraient glissées dans le texte. Ce qui est généralement fait par les critiques dans des revues spécialisés ou par des personnes qui ont été témoins de l’événement (Imaginez si quelqu’un rapportait au sujet du naufrage de l’Amoco Cadiz qu’il n’y avait pas eu de marée noire, les centaines de bénévoles qui ont nettoyé les plages pourraient aisément dénoncer la fausseté du rapport). Il s’agit de la même prétention en ce qui concerne Jésus, l’historien Luc présente son évangile comme étant un rapport fidèle des événements qui se sont déroulés (Luc 1.1-4).

Plusieurs raisons peuvent être données pour croire leurs affirmations.

Premièrement, un document doit être présumé fiable à moins que le contraire ne soit démontré. Le fardeau de la preuve retombe donc sur la personne qui doute de la fiabilité du document. Nous avons vu, par ailleurs, que l’argument de la « conviction de l’auteur » doit être abandonné, car il nous contraint à préjuger que l’indifférence est la seule forme d’objectivité digne d’acceptation [6. Voir Peut-on croire à la Bible au 21e siècle?]. Ce qui est fallacieux. Allons-nous abandonner les rapports historiques sur la Shoah sous prétexte qu’ils ont été écrits par des juifs ?

Deuxièmement, une telle présomption de rapport authentiquement objectif est forte si le témoin passe trois tests : est-il capable de dire la vérité, a-t-il la volonté de la dire, est-il précisément rapporté et y a-t-il des corroborations externes de ses témoignages ? Nous avons déjà montré que les témoignages des auteurs du NT sont précisément rapportés dans la tradition manuscrite [7. Voir Les documents du Nouveau Testament sont-ils fiables? ], et nous avons vu dans cet article qu’il y a des confirmations externes. Qu’en est-il des deux premiers tests ?

Il semble clair que les auteurs du Nouveau Testament étaient capables et avaient la volonté de dire la vérité. Ils y ont vraiment gagné très peu et perdu beaucoup pour leurs efforts. Ils étaient des juifs monothéistes, respectant la loi de Moïse, ses sacrifices, son Sabbat … Changer de religion leur assurait la damnation éternelle et le rejet de la communauté juive. Cet argument est sans valeur pour un athée aujourd’hui mais pour un chrétien des premiers siècles ça l’est. Mais pire, les premiers chrétiens mourraient en tant que martyrs. Etienne a été lapidé, l’apôtre Paul s’est plusieurs fait tabassé et mis en prison, la tradition rapporte que Pierre se serait fait crucifier la tête en bas. Tout cela, à cause de leur conviction que Jésus était le Christ. Il n’y a pas d’autres motivations adéquates que celle de proclamer sincèrement ce qu’ils croyaient être la vérité.

Troisièmement, la présence de témoins adversaires aurait gêné la progression du christianisme. Le christianisme a débuté et est resté pour quelques temps dans la même région où Jésus exerça son ministère. Si le portrait de lui était faux, comment pourrait-il avoir réussi ici ? Pourquoi les apôtres auraient-ils commencé ici en premier lieu ?

Quatrièmement, si la présentation de Jésus d’après le NT n’était pas basée sur le témoignage de témoins oculaires, comment une tradition consistante sur lui aurait-elle pu voir le jour et être mise par écrit ? Supposons qu’aucun témoin ne contrôlait la tradition sur Jésus avant le temps où les évangiles furent écrits. Supposons aussi que les communautés croyantes dispersées étaient plus attirés par la « présence » vivante du Christ ressuscité leur parlant par la voie des paroles prophétiques dans les assemblées d’église à tel point qu’elles en ont perdu presque tout intérêt pour le Jésus historique tel qu’il était vraiment. Alors, il y aurait presque autant de Christologies ou portraits de Jésus qu’il y aurait d’assemblées chrétiennes. Comment expliquer alors que les églises aient sélectionné elles-mêmes 4 sources d’écrits si elles pouvaient entendre Christ leur « parler » directement ? Le témoignage apostolique exerçant un contrôle sur la tradition est la meilleure explication pour l’émergence d’un portrait écrit consistant de Jésus.

En conclusion, bien qu’il est certain qu’ils soient écrits par des gens engagés, les évangiles restent la source la plus précise et la plus sûre pour connaître le Jésus historique.

© Aurélien Lang

 

2 réflexions sur « Jésus-Christ a-t-il réellement existé ? »

  1. Jésus Christ est le fils de Dieu, et Dieu lui même, c’est lui qui sauvera l’humanité de la faillite actuelle . Béni soit son nom

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